L'envahissant cadavre le plaine Monceau by Léo Malet

L'envahissant cadavre le plaine Monceau by Léo Malet

Auteur:Léo Malet
La langue: fr
Format: mobi, epub
Tags: Policier
Publié: 1958-12-31T23:00:00+00:00


CHAPITRE IX

LA THÉORIE D’HÉLÈNE

JE regagne mon domicile personnel et je prends deux bains successifs pour chasser cette odeur de macchabée dont il me semble être imprégné. Ensuite, ma découverte macabre m’ayant coupé l’appétit, je remplace le déjeuner par un coup de téléphone à Régine. Elle se ressent encore des émotions de la nuit, sa voix en témoigne. Je lui demande si Yolande est rentrée. Non, et Rita, inquiète, a signalé sa disparition à la police. C’est ce qu’il y avait de mieux à faire, évidemment. Je raccroche, allume ma pipe et prends, sans hâte, le chemin de mon agence.

« Eh bien, me salue Hélène, en souriant. C’est une bonne boîte, ici. On ne voit pas souvent le patron. »

Je m’assieds :

« Vous préféreriez me trouver toujours entre vos jambes ? »

Elle rougit. C’est un de ses attraits :

« Ne dites pas d’obscénités, je vous en prie. Qu’est-ce que vous avez fait, depuis avant-hier ?

— Un tas de choses.

— Vous avez déniché le modèle de F.T.P. ?

— Déniché… dénichons… Oui. Déniché et repaumé. »

Je mets ma secrétaire au courant.

« Eh bien, vrai », fait-elle.

Elle hume ostensiblement l’air ambiant :

« C’est d’elle que vous tenez cette odeur ?

— Je me suis trempé dans l’eau de Cologne.

— Désinfection ?

— Oui. Je reviens de la Grande-Jatte. C’est une île charmante et pleine de surprises… »

Je lui dis quelle a été la mienne.

« Mon Dieu ! » s’exclame-t-elle, avec un accent d’horreur.

Puis :

« Qui croyez-vous que… ?

— Un copain de Désiris, sans doute, que Désiris a mis en l’air, avant de zigouiller son épouse et de se supprimer lui-même.

— Un amant de madame ?

— Je ne crois pas. À mon avis, ce serait plutôt lié à cette foutue invention qui fait tellement s’agiter tout le monde. Ce sont ces fragments de papier spécial pour tirage de plans, mêlés à la terre de la tombe, qui me font supposer ça, Viénot doit avoir raison. Désiris n’était pas vidé, comme se l’est imaginé notre ami Marc Covet. Il avait mené son invention à terme, mais conservait par-devers lui des pièces indispensables à la compréhension de l’invention. Il les avait peut-être planquées dans l’atelier. L’autre, animé d’intentions malveillantes, les découvre, s’en empare, soit pour en tirer profit, soit pour les détruire par méchanceté. Désiris le surprend. Bagarre, suivie de la mort du type. Ou assassinat délibéré. S’il a détruit des papiers importants, on imagine aisément la colère de l’inventeur. Ensuite… eh bien… ce n’est quand même pas marrant d’avoir tué un homme. Sur le moment, Désiris ne s’est pas trop affolé, puisqu’il a correctement enterré sa victime… Oh ! sous une faible épaisseur de terre, mais, enfin, il l’a fait… mais, plus tard… tout cela a dû le travailler. La perte de ses documents… peut-être impossible à reconstituer… son acte criminel… Ça l’a complètement siphonné…, etc. Mais ce ne sont que des suppositions. Les flics nous en apprendront davantage. Du moins sur le type.

— Vous les avez prévenus ?

— J’ai laissé ce soin à un chien errant. Je l’ai enfermé dans l’atelier.



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